A l’intérieur, Jodi Picoult

« Quand votre fils ne vous regarde jamais dans les yeux… comment savoir s’il est coupable ?
Adolescent atteint du syndrome d’Asperger, Jacob Hunt ne possède pas le mode d’emploi pour communiquer avec les autres. Enfermé dans sa bulle, il est pourtant d’une intelligence prodigieuse. Un sujet le passionne plus que tout : la criminalistique. Il parvient souvent à se rendre sur des scènes de crime, où il ne peut s’empêcher d’expliquer aux policiers comment faire leur travail. En général, il tombe juste.
Mais lorsqu’un assassinat se produit dans le quartier, l’attitude de Jacob est un signe flagrant de culpabilité pour la police. Pour la mère et le frère de Jacob, l’intolérance et l’incompréhension qui ont toujours menacé leur famille resurgissent brutalement.
Et cette question lancinante, qui ne laisse pas leur âme en paix… Jacob a-t-il, oui ou non, commis ce meurtre ? »

 

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Ma première rencontre avec Jodi Picoult, et quelle rencontre!! Cette auteur, apparemment connu pour ses romans très axés sur la psychologie de ses personnages, m’était totalement inconnu jusqu’à ce que je croise ce roman sur un blog. Aussitôt acheté, aussitôt lu, aussitôt adoré!

Ce roman, est un roman chorale qui, par de très brefs chapitres, nous donne à voir le point de vu des différents protagonistes sur la situation douloureuse à laquelle est confrontée Jacob Hunt et sa famille.

En effet, jacob Hunt, un adolescent de 18 ans atteint du syndrome Asperger, un type d’autisme provoquant de très grande difficultés sociales, est arrêté suite à la mort de Jess, une étudiante qui lui donnait des cours de socialisation. Dès lors, on suit Jacob, cet adolescent passioné de criminologie, et sans doute plus calé que la plupart des étudiants en droit sur la matière, mais qui ne supporte pas l’idée de rater un épisode de Crime Busters à la télé, sous peine d’une crise de nerf monumentale. A travers Jacob, on suit son procès, auquel il ne comprend rien, enfermé dans sa bulle, loin de nous. L’auteur nous dépeind le syndrome d’Asperger avec force détails, en montrant très clairement en quoi il handicap Jacob dans sa vie quotidienne, et en quoi cela le rend incapable de suivre son procès pour meurtre.

Mais on suit également Emma, cette mère courage qui a tout sacrifié pour son fils, qu’elle aime comme il est, mais pour qui la vie n’a pas été tendre. En effet, elle se bat sans cesse pour ce fils incapable de lui dire qu’il l’aime, qui ne la regarde jamais dans les yeux, et qui semble incapable d’éprouver de l’empathie pour quiconque. Elle n’a pas choisi la maladie de son fils, mais elle l’affronte jour après jour, et cherche à donner à Jacob la vie la plus normale qu’il soit.

On voit aussi Théo, le frère cadet de Jacob, 15 ans, qui doit lui aussi vivre avec le syndrome envahissant de son frère, dans un foyer qui tourne seulement autour de Jacob. une situation qu’il n’a pas choisi, lui non plus, mais avec laquelle il va devoir vivre toute sa vie.

La parole est également donné à Rich, cet inspecteur de police, qui cherche à arrêter le coupable du meurtre de Jess, parce que lui aussi a une fille. Enfin, on entend Oliver, ce jeune avocat qui plaide sa première affaire criminelle et qui essaie, tant bien que mal, de comprendre Jacob et son syndrome.

C’est un très gros pavé de 600 page, riche et dense que j’ai dévoré en moins de 2 jours. Les personnages vont continuer à me suivre pendant un moment, et il est certain que je relirai Jodi Picoult. Non seulement j’ai beaucoup appris sur le syndrome d’Asperger, syndrome auquel j’ai déjà été confrontée et qui se révèle très déroutant, mais il s’agit surtout d’un roman d’une très grande humanité. Chacun des personnages est dépeint, sans aucun manichéisme, dans ses forces et ses faiblesses. Si le syndrome d’Asperger handicape profondément Jacob dans ses relations sociales, ce syndrome fait partie de lui et lui donne aussi une intelligence peu commune.

De plus, c’est un roman qui pose les bonnes questions. Un individu comme Jacob peut-il être jugé pénalement responsable? A qui incombe la responsabilité de ce jeune handicapé? A sa mère? A son frère lorsque sa mère ne sera plus?

Bref, un très grand roman, dont le point faible à mes yeux est la fin, un poil trop rapide à mon goût, et qui laisse trop de questions en suspens.

Ne vous attendez pas à un roman policier, ce n’en est pas un. Le dénouement de l’enquête n’a, au fond, que peu d’importance. On pourrait à la limite le qualifier de roman judiciaire, puisqu’il suit toute la procédure et le procès. Mais il ne faut pas appréhender A l’intérieur sous l’angle du procès, il faut l’appréhender sous l’angle de ses personnages.

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